Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/565

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8 Chap. XVI, 22. LIVRE DE JOB. Chap. XVIII, S.

Car le nombre de mes annees touche a son terme, 

Et j’entre dans un sentier d’ou je ne reviendrai pas.

Le souffle de ma vie s’epuise, 

Mes jours s’eteignent, II ne me reste plus que le tombeau.

Je suis environne de moqueurs, 

Mon ceil ne s’ouvre que pour voir leurs outrages. O Dieu, sois aupres de toi-meme ma caution, Quel autre voudrait me frapper dans la main ?

Car tu as ferine ieur coeur a la sagesse, 

Ne permets pas qu’ils triomphent.

Celui qui livre en proie ses amis, 

Verra defaillir les yeux de ses enfants.

II a fait de moi la risee des peuples, 

On me crache au visage. Mon ceil est voile par le chagrin, Et tout mon corps n’est plus qu’une ombre. Les hommes droits en sont smpefaits, Et 1’innocer.t s’irrite contre l’impie. 9 Le juste neanmoins demeure ferme dans sa voie, Et qui a les mains pures redouble de courage. io Mais vous tous, revenez, venez done ; Ne trouverai-je pas un sage parmi vous ?

1 Mes jours sont ecoules, mes projets aneantis, 

Ces projets que caressait mon cceur.

De la nuit vous faites le jour ; 

En face des tenebres, vous dites que la lumiere est proche’

3 J ai beau attendre, le sejour des morts est ma demeure • 

Dans la region tenebreuse j’ai dispose ma cuuehe. •4 J ai dit a la corruption : " Tu es mon pere ; " Aux vers : " Vous etes ma mere et ma sceur ! "

Ouest mon esperance ? 

Mon esperance, qui peut la voir ?

Eile est descendue aux portes du scheol, 

Si du moins dans la poussiere on trouve du repos. CHAP, xviii. — Second discours de Baldad.

Alors Baldad de Suhe prit la parole et dit : 
Quand done mettrez-vous un terme a ces discours > 

Ayez de FinteUigence, puis nous parlerons.

Pourquoi nous regarder des brutes, 

Comme des animaux stupides ?

Toi qui te dechires dans ta fureur, 

Veux-tu qu’d cause de toi la terre deviennc desorto, Que le rocher soit transports hors de sa place ? Oui, la lumiere du mechant s’eteindra, Et la flamme de son foyer cessera de briller. Le jour s’obscurcira sous sa tente, Sa lampe s’eteindra au-dessus de lui. Ses pas si fermes seront a Tetroit Son propre conseil precipite sa chute, Ses pieds le jettent dans les rets, II les pose sur le piege. - 557 —