Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/760

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Chap. V, 14. L’ECCLESIASTE. Chap. VI, 10.

Sorti nu du sein de sa mere, 

II s’en ira comme il etait venu, Et il n’aura rien pour soa travail Qu’il puisse emporter avec lui.

C’est encore la une grande misere. 

II s’en va comme il est venu, Et quel avantage lui revient-il d’ avoir travaille pour le vent ?

De plus, toute sa vie il mange dans les tenebres ; 

II a beaucoup de chagrin, de^souffrance et d’irritation.

Voici done ce que j’ai reconnu etre bon et seant, 

C’est que I’homme mange et boive, Et jouisse du bien-etre Au milieu de tout le travail Auquel il se livre sous le soleil, Durant les jours de vie Que Dieu lui a donnes ; Car c’est la sa part.

Et encore pour tout homme qui a recu dc Dieu des richesses et des biens, 

Avec pouvoir d’en manger, d’en prendre sa part Et de se rejouir dans son travail, C’est la un don de Dieu.

Car alors il ne songe guere aux jours de sa vie, 

Parce que Dieu rSpand la joie dans son cceur. CHAP. VI. — La richesse ne donne pas le bonheur ; Dieu a d& ermine* ifavatuc le lot de chacun, g II est un mal que j’ai vu sous le soleil, Et ce mal est frequent parmi les hommes :

Tel homme a qui Dieu a donne 

Richesses, tresors et gloire, Et qui ne manque pour son ame De rien de ce qu’il peut desirer ; ’ Mais Dieu ne le laisse pas maitre d ? en jotiir ; C’est un etranger qui jouit de ces biens : Voila une vanite et un mal grave.

Quand un homme aurait cent fils, 

Vivrait un grand nombre d’annees, Et que les jours de ses annees se multiplieraient Si son ame ne s’est pas rassasiee de bonheur, Et qu’il n’ait pas mtoe eu de sepulture, Je dis qu’un avorton est plus heureux que lui.

Car il est vena en vain, 

II s’en va dans les Lenebres, Et les tenebres couvriront son nom ;

II n’a ni vu ni connu le soleil, 

II a plus de repos que cct homme.

Et quand il vivrait deux fois millc ans, 

Sans jouir du bonheur, Tout ne va-t-il pas an memc lieu ?

Tout le travail de Thomme est pour sa bouchc ; 

Mais ses desirs ne sont jamais satisfaits.

Car quel avantage a le sage sur Tinscnse ? 

Quel avantage a le pauvrc Qui sait se conduire en presence des vivants ?

Ce que les yeux voient 

Est preferable a la divagation des desirs. C’est encore la une vanite et la poursuite du vent. 10 "V^ A toute chose qui arrive, son nom est determine d’avance ; VI, 5. lla plus de repos y Vulg., il n’a pas connu la difference du bitn et du mat* — 75* —