Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/174

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dit : Allez dans la ville chez un tel[1] et dites-lui : Le Maître vous mande : Mon temps est proche, je ferai chez vous la Pâque avec mes disciples. Les disciples firent ce que Jésus leur avait commandé, et ils préparèrent la Pâque.

20 Le soir étant venu, il se mit à table avec ses douze disciples ; et pendant qu’ils mangeaient, il dit : En vérite, je vous le dis, un de vous me trahira. Et, pleins d’une grande tristesse, ils commencèrent chacun à lui demander : Est-ce moi, Seigneur ? Il leur répondit : Celui qui met avec moi la main dans le plat, est celui qui me trahira[2]. Pour ce qui est du Fils de l’homme, 24. il s’en va selon ce qui a été écrit de lui ; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme sera trahi ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne fût pas né. Judas, celui qui le trahit, prenant aussi la parole : Est-ce moi, Maître ? dit-il. Tu l’as dit, répondit Jésus[3].

26 Pendant qu’ils soupaient[4], Jésus prit du pain ; et, l’ayant béni, il le rompit et le donna à ses disciples en disant : Prenez et mangez, ceci est mon corps. Et prenant le calice, il rendit grâces et le leur donna en disant : Buvez-en tous : car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour un grand

  1. Un des disciples de Jésus. Celui-ci ne le nomma pas de peur que Judas ne connût d’avance le lieu de la réunion (Théophylacte. Comp. Marc, xiv, 13).
  2. Sens : C’est un de ceux qui mangent avec moi, un commensal, un ami, qui doit me trahir. Patrizzi. — Kuinœl ajoute que Notre-Seigneur dut prononcer ces paroles d’une voix émue pour faire sentir au traître son ingratitude (comp. Luc, xxii, 21, note).
  3. Le Père Patrizzi, après saint Augustin, pense que la réponse de Notre-Seigneur fut faite de telle sorte que les disciples ne l’entendirent pas.
  4. Ce qui va être raconté est donc quelque chose de distinct de la manducation de l’agneau pascal.