Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

y met la faucille, parce que c’est le temps de la moisson[1].

30 Il disait encore : À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? Ou par quelle parabole le représenterons-nous ? Il est semblable à un grain de sénevé qui, lorsqu’on le sème, est la plus petite de toutes les semences que l’on confie à la terre ; et lorsqu’on l’a semé, il monte et devient plus grand que toutes les plantes, et étend si loin ses rameaux que les oiseaux du ciel peuvent se reposer sous son ombre.

33 Il les[2] enseignait ainsi sous diverses paraboles, selon qu’ils pouvaient l’entendre. Car il ne leur parlait point sans paraboles, et en particulier il expliquait tout à ses disciples.

35 Or, ce même jour[3], sur le soir, il leur dit : Passons à l’autre bord. Et laissant le peuple, ils emmenèrent Jésus dans la barque où il était assis, et d’autres barques l’accompagnaient. Alors il s’éleva un vent impétueux qui poussait les flots dans la barque, de sorte qu’elle s’emplissait d’eau. Lui cependant était

  1. L’homme, ce sont les prédicateurs de l’Évangile ; la semence, c’est l’Évangile, la doctrine de Jésus-Christ ; la terre, les hommes ; la moisson, le jugement. Le royaume de Dieu (l’Église) une fois fondé, croîtra jusqu’à la fin du monde, de telle sorte que ses accroissements ne devront pas être attribués aux prédicateurs, mais à Dieu seul (vers. 27). C’est la pensée de saint Paul, I Cor. iii, 6, 7, 9. La même parabole peut s’appliquer au royaume de Dieu dans chaque chrétien en particulier.
  2. Les, c’est-à-dire le peuple. Patrizzi.
  3. Les locutions en ce jour-là, aussitôt, dans saint Marc, comme alors, en ce temps-là, dans saint Matthieu, n’ont pas toujours une signification précise : ce sont le plus souvent de simples transitions. Ainsi ce qui suit n’est pas le fait indiqué par saint Matthieu xiii, 53, mais arriva plus tard, probablement dans l’hiver qui commence la vingt-huitième année de l’ère vulgaire.