Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/225

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travail où tous les aliments se purifient[1]. Mais, disait-il, ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les pensées mauvaises, les adultères, les fornications, les homicides, les vols, l’avarice, les méchancetés, la fraude, les impudicités, l’œil malin[2], le blasphème, l’orgueil, l’aveuglement. Tous ces maux sortent du dedans et souillent l’homme.

24 Il partit ensuite de ce lieu, et s’en alla vers les confins de Tyr et de Sidon. Et étant entré dans une maison, il désirait que personne ne le sût, mais il ne put demeurer caché. Car une femme, dont la fille était possédée d’un esprit impur, n’eut pas plutôt appris qu’il était là, qu’elle vint se jeter à ses pieds[3]. C’était une femme d’entre les Gentils, syro-phénicienne de nation[4] ; et elle le priait de chasser le démon hors de sa fille. Il lui dit : Laissez d’abord les enfants se rassasier ; car il n’est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens. Elle lui répondit : Il est vrai, Seigneur ; mais les petits chiens mangent sous la table les miettes des enfants. Et il lui dit : À cause de cette parole, allez, le démon est sorti de votre fille. Étant retournée à sa maison, elle trouva sa fille reposant sur son lit, et comprit que le démon l’avait quittée.

  1. C.-à-d. où disparaissent les immondices qu’ils laissent après eux.
  2. L’envie.
  3. Saint Marc passe sous silence les détails donnés par saint Matthieu, xv, 23, 24, c’est-à-dire, ce qui se passa hors de la maison.
  4. La partie du pays de Chanaan non occupée par les Israélites, s’appela Phénicie. Mais depuis que la Judée, la Phénicie, la Galilée, la Syrie proprement dite, etc., formaient la province romaine de Syrie, on disait, pour distinguer ces divers peuples, les Syriens-Juifs ou Syro-Juifs, les Syro-Phéniciens, etc.