Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/312

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les arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec ses cheveux, et elle les baisait et les oignait de parfum. Ce que voyant le Pharisien qui l’avait invité, il dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait qui est celle qui le touche, et que c’est une pécheresse. Alors Jésus lui dit : Simon, j’ai quelque chose à vous dire. Il répondit : Maître, dites. Un créancier avait M. deux débiteurs ; l’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi payer leur dette, il la leur remit à tous deux. Lequel l’aimera davantage ? Simon répondit : Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit : Vous avez bien jugé. Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Voyez-vous cette femme ? Je suis entré dans votre maison, et vous ne m’avez pas donné d’eau pour laver mes pieds ; elle, au contraire, a arrosé mes pieds de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Vous ne m’avez point donné de baiser ; mais elle, depuis qu’elle est entrée, n’a point cessé de me baiser les pieds. Vous n’avez point versé de parfum sur ma tête, et elle a répandu ses parfums sur mes pieds. C’est pourquoi je vous dis : Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui on remet moins, aime moins[1]. Puis il dit à cette femme : Vos péchés vous sont remis. Et ceux qui

    tume des gens de l’Orient, qui déposent leurs sandales avant d’entrer dans la salle à manger. Marie Madeleine se plaça derrière Jésus, parmi les serviteurs.

  1. L’intention du Sauveur est d’apprendre à Simon qu’il vaut moins que la pécheresse repentante, le mérite se mesurant sur l’amour, et l’amour assez ordinairement sur la grandeur des bienfaits reçus. Si N.-S. tourne la phrase ainsi, c’est pour relever davantage l’amour de cette femme, qui non-seulement l’aime après son pardon, mais qui l’a aimé avant même de l’avoir obtenu, et par la simple espérance de l’obtenir.