Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/434

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Lorsque Jésus était à Jérusalem pendant la fête de Pâque, beaucoup crurent en son nom[1], voyant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous, et qu’il n’avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qu’il y avait dans l’homme[2].


CHAPITRE III


ENTRETIEN DE JÉSUS ET DE NICODÈME : SECONDE NAISSANCE, MYSTÈRE DE LA RÉDEMPTION. — SAINT JEAN-BAPTISTE REND DE NOUVEAU TÉMOIGNAGE A JÉSUS-CHRIST.


Il y avait parmi les Pharisiens un homme nommé Nicodème, membre du grand Conseil des Juifs. Il vint de nuit[3] trouver Jésus, et lui dit : Maître, nous

  1. Crurent qu’il était le Messie.
  2. Jésus connaissait ces esprits mobiles et inconstants, qui s’étaient fait les idées les plus fausses sur le royaume terrestre du Messie, et qui auraient pu, en le proclamant roi d’Israël, exciter une sédition contre les Romains. Ad Maier. Saint Cyrille et d’autres Pères remarquent que c’est un des attributs de la divinité de lire au fond des cœurs.
  3. Probablement par la crainte d’encourir la haine de ses collègues. Nicodème regardait Jésus, sinon comme le Messie, au moins comme un des prophètes préparateurs de sa venue. Adressa-t-il au Sauveur quelque demande passée sous silence par l’Évangéliste, comme la réponse de Jésus le ferait supposer ; ou bien cette réponse se rapporte-t-elle aux pensées ou aux désirs secrets du Pharisien ? On ne saurait le décider. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il désirait devenir membre du nouveau royaume de Dieu, et se figurait que, vu sa qualité, il y pouvait prétendre un des premiers.