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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/450

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envoyé, a la vie éternelle, et n’encourt point la condamnation, mais il a passé de la mort à la vie[1]. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’entendront vivront[2]. Car, comme le Père a en soi la vie, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en soi[3] ; et il lui a donné la puissance pour juger, parce qu’il est le Fils de l’homme[4]. Ne vous en étonnez pas ; car l’heure vient[5] où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu, et en sortiront, ceux qui auront fait le bien, pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de châtiment[6].

  1. La conséquence de l’honneur rendu au Fils, c’est l’empressement à l’écouter et à croire en lui, et cette foi est le commencement ou le principe de la vie éternelle. — Il a passé de la mort spirituelle à la vie spirituelle de la grâce. Bossuet : « La première résurrection se commence à la justification (Apoc. xx, 5 ; Ephés. v, 14), et se consomme lorsque, sortie de cette vie qui n’est qu’une mort, l’âme vit de la vraie vie de Jésus-Christ. »
  2. Saint Chrysostome entend ce vers. des diverses résurrections corporelles que Jésus fit pendant sa vie terrestre ; Maldonat, après saint Cyrille, de la résurrection générale à la fin du monde. Nous croyons, avec saint Augustin et Bossuet, qu’il s’agit ici de la résurrection spirituelle des âmes qui, de la mort de l’erreur et du péché, passent par la foi en Jésus-Christ à la vie de la grâce, germe de la vie de la gloire, de la bienheureuse immortalité, dont la résurrection glorieuse les mettra en possession (vers. 28).
  3. Le Père a en soi la vie, de manière à être lui-même la vie, la source et le commencement de toute vie. — Il a donné, par la génération éternelle, qui communique au Fils la substance même du Père.
  4. Le Fils de Dieu fait homme, le Messie, le Rédempteur du monde. Le jugement est comme le dernier mot de l’incarnation, car ce sera par le jugement que la séparation se fera entre la partie sainte de l’humanité, unie à Jésus-Christ comme le corps à son chef, et la partie mauvaise, gâtée par le péché, qui ne sera pas arrivée à la sainteté et au salut. Il convient donc que ce soit le Verbe incarné, l’Homme-Dieu, le Libérateur, qui soit chargé de porter la sentence finale.
  5. L’heure du dernier jugement.
  6. Pour la vie éternelle on pour l’éternel châtiment.