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CHAPITRE X


LE BON PASTEUR ET LE MERCENAIRE. — RAPPORT DE JÉSUS AVEC SON PÈRE


En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre point par la porte dans la bergerie, mais y monte par un autre endroit, est un voleur et un larron[1]. Mais

  1. Tirin : L’occasion de cette parabole fut l’exclusion de la Synagogue, bercail de Dieu avant Jésus-Christ, prononcée par les Pharisiens contre l’aveugle-né. Klofutar : Cette parabole se rattache aux derniers vers, du chap. précédent : les Pharisiens qui, par leur incrédulité et leur orgueil, s’excluent eux-mêmes du royaume de Dieu, sont de mauvais pasteurs. On peut distinguer deux parties : 1° Notre-Seigneur enseigne quel est le véritable docteur dans le royaume de Dieu (vers. 1-9) ; 2° il compare ensemble le bon et le mauvais pasteur (vers. 10-21). La parabole elle-même porte l’empreinte des usages et des mœurs de l’Orient. Dans ce pays où les brigands et les bêtes fauves guettent sans cesse les troupeaux, plusieurs bergers se réunissent le soir, et rassemblent pour la nuit leurs brebis dans un vaste espace environné de murs. Un portier veille à la porte, et comme il n’ouvre qu’à des visages connus, ce n’est qu’en escaladant les murs que les voleurs peuvent arriver jusqu’au troupeau. Dès le matin, les bergers, qui avaient passé la nuit sous des tentes avec leur famille, viennent à la bergerie ; chacun appelle le bélier, chef de son troupeau ; le bélier reconnaît la voix de son maître et se met à sa suite, entraînant avec lui toutes les brebis. Quant à l’application de la parabole, la bergerie, c’est le peuple d’Israël (vers. 16), ou l’Église ; le maître de la bergerie, c’est Dieu le Père ; la porte par laquelle on entre, c’est Jésus-Christ, qui, dit saint Paul, nous donne accès auprès du Père ; le portier, c’est le Saint-Esprit, qui prépare les cœurs à croire en Jésus-Christ ; le pasteur, c’est Jésus-Christ et tous les vrais docteurs ; le larron, ce sont les faux docteurs et les mauvais directeurs des âmes.