Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/575

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d’Esdrelon, à trois journées de Jérusalem, à deux heures du mont Thabor. Elle compte aujourd’hui 3,000 âmes, dont 1,200 catholiques latins ; sa population devait être à peu près la même il y a dix-huit siècles. Cependant l’Ancien Testament ne la nomme pas, et elle n’avait aucune célébrité avant Jésus-Christ (Jean, i, 46). Le bâtiment le plus remarquable est le couvent des Franciscains, dans l’intérieur duquel s’élève la célèbre église de l’Annonciation. Cette église a été construite sur la place même qu’occupait la maison de la sainte Vierge. Au-dessous du chœur est une chapelle souterraine où l’on descend par un large escalier de marbre qui a dix-sept marches ; dans le fond, sur l’emplacement où s’opéra le mystère de l’Incarnation, est un autel éclairé par plusieurs lampes qui ne s’éteignent jamais, et sur le marbre blanc on lit ces mots : Ici le Verbe a été fait chair. En effet, un grand nombre de témoignages authentiques établissent que ce fut là que Gabriel apparut à la sainte Vierge et lui dit : Je vous salue, Marie, pleine de grâce. On montre encore à Nazareth l’endroit ou était l’atelier de saint Joseph, aujourd’hui converti en chapelle ; la fontaine de Marie, où la sainte Vierge venait puiser de l’eau ; enfin, à quelque distance de la ville, le rocher du haut duquel les compatriotes du Sauveur voulurent le précipiter (Luc, iv. 29).

Oliviers (Mont des). A l’est de Jérusalem, et contiguë à ses anciennes murailles, s’étend, du N. au S., la vallée de Josaphat, d’abord largement ouverte, puis se rétrécissant à partir de Gethsémani, et finissant par n’avoir plus que la largeur du Cédron : on appelle ainsi le torrent formé, en hiver, par les eaux de pluie qui se rassemblent au fond de la vallée. Quand on sort de la ville sainte pour venir dans la vallée de Josaphat, on passe par la porte Saint-Etienne, au N.-E. Là on montre le rocher sur lequel saint Etienne tomba en priant pour ses persécuteurs, et le lieu où ceux-ci mirent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saül. En descendant au fond de la vallée, on passe un pont en pierre d’une seule arche, jeté sur le torrent de Cédron, et on se trouve au pied de la montagne des Oliviers. A quelques pas sur la gauche est l’entrée de l’église souterraine qui renferme le tombeau de la sainte Vierge, tombeau qui n’a pas gardé sa proie, ainsi que ceux de saint Joseph, de saint Joachim et de sainte Anne : on sait que les anciens sépulcres dont la Palestine est couverte, étaient presque tous des tombeaux de famille. Entre cette église et l’enclos de Gethsémani passe le chemin qui conduit sur la montagne des Oliviers. Vers le sommet, on vénère, imprimée dans le rocher, la dernière trace des pieds du Sauveur quittant la terre pour remonter au ciel ; il n’y a plus que celle du pied gauche, l’autre ayant été enlevée ou effacée ; à en juger par cette empreinte, Jésus-Christ en montant au ciel était tourné vers le nord. Au temps de N.-S. les flancs de la montagne étaient couverts de riches plantations d’oliviers, de figuiers et de palmiers ; on n’y aperçoit plus aujourd’hui que quelques buissons de nopals, quelques palmiers chétifs et de pâles oliviers. On croit que c’est sur le versant oriental que Jésus a frappé de stérilité un figuier sur le bord du chemin (Matth. xxi, 18, 19). On trouve bientôt, en descendant, une petite vallée fertile encore en