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Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/1271

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22 Comme on fond l’argent au milieu d’un fourneau, ainsi vous serez fondus au milieu d’elle ; et vous saurez que moi, Yahweh, j’ai répandu mon courroux sur vous. "


23 La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :


24 " Fils de l’homme, dis-lui:Tu es une terre qui n’a pas été purifiée, qui n’a pas été lavée par la pluie, en un jour de colère.

25 Il y a au milieu d’elle une conspiration de ses prophètes. Comme un lion rugissant qui déchire sa proie, ils dévorent les âmes, ils s’emparent des biens et des trésors, ils multiplient ses veuves au milieu d’elle.

26 Ses prêtres ont violé ma loi et profané mon sanctuaire ; ils ne distinguent pas entre le saint et le profane ; ils n’enseignent pas la différence entre celui qui est souillé et celui qui est pur ; ils ferment leurs yeux sur mes sabbats, et je suis profané au milieu d’eux.

27 Ses chefs sont au milieu d’elle comme des loups qui déchirent leur proie, répandant le sang, perdant des âmes pour faire des gains.

28 Et ses prophètes leur plâtrent tous ces crimes ; ils ont des visions vaines et des oracles menteurs; ils disent:« Ainsi parle le Seigneur Yahweh » ; et Yahweh n’a point parlé.

29 Le peuple du pays commet des violences et s’adonne à la rapine ; ils foulent le malheureux et l’indigent, et font violence à l’étranger sans motif.

30 J’ai cherché parmi eux un homme qui fit une clôture et qui se tint à la brèche devant moi pour le pays, afin que je ne détruise pas; et je ne l’ai pas trouvé.

31 Et j’ai répandu sur eux mon courroux, et je les ai consumés par le feu de ma fureur, et j’ai fait retomber leurs œuvres sur leur tête, — oracle du Seigneur Yahweh. "


4. Chap. xxiii, 1-49:Les deux sœurs criminelles, Samarie et Jérusalem. — Les deux sœurs et leur infidélité en Egypte (xxiii, 1-4). Infidélité (avec l’Assyrie et l’Egypte) et châtiment de Samarie (xxiii, 5-10). Infidélité de Jérusalem avec l’Assvrie (xxiii, 11-13), la Chaldée (xxiii, 14-18) et l’Egypte (xxiii, 19-21). Son châtiment par les Chaldéens (xxiii, 22-27); elle boira la coupe de Samarie (xxiii, 28-35). Nouveau tableau des crimes des deux sœurs (xxiii, 36-44) et de leur châtiment (xxiii, 45-49).

23. La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :


2 " Fils de l’homme, il y avait deux femmes, filles d’une même mère.

3 Elles se prostituèrent en Égypte, elles se prostituèrent dans leur jeunesse. Là on a saisi leurs mamelles, là on a pressé leur sein virginal.


4 Voici leurs noms : Oolla, la plus grande, et Ooliba, sa sœur. Elles furent à moi, et elles enfantèrent des fils et des filles. Voici leurs noms : Oolla, c’est Samarie ; Ooliba, c’est Jérusalem.


24. Juda n’a pas encore été purifié par le châtiment qui, comme une pluie, doit laver toute souillure ; ou bien qui, comme une averse, doit tout balayer. D’autres expliquent autrement ce verset assez obscur.

25. Une conspiration, une ligue de ses faux prophètes, pour la tromper et l’exploiter. Au lieu de nebi’êhâ, ses prophètes, les LXX ont lu nesïéhâ, ses princes, leçon qui paraît préférable. Ce n’est que plus loin qu’il est parlé des prophètes (vers. 28). — Ils dévorent les âmes, en les induisant en erreur. — Ils multiplient ses veuves : par leurs oracles menteurs, ils poussent à des mesures funestes, par ex., à la guerre contre les Chaldéens, qui aura pour résultat la ruine de la nation.

26. Mon sanctuaire ; ou bien, mes choses saintes.

29. Le peuple du pays, le commun du peuple.

30. Un homme juste qui fasse une clôture pour fermer la brèche par laquelle va se précipiter le châtiment, qui intercède auprès de moi pour le salut du peuple. — Et je ne l’ai pas trouvé ; hyperbole pour indiquer combien la masse était corrompue.

XXIII, 2. Deux femmes, deux nations, filles d’une même mère, la nation théocratique, mais divisées ensuite en deux royaumes, celui des dix tribus ou d’Israël, et celui de Juda. Le prophète les considère comme distincts dès leur séjour en Egypte, quoique la séparation n’ait eu lieu que beaucoup plus tard.

4. Oolla (hébr.’Oholâh) signifie sa tente à elle : c’est le peuple des dix tribus qui, après s’être séparé de Juda et du sanctuaire de Jérusalem, s’éleva un sanctuaire à lui (I Rois, xii, 28 sv.). — La plus grande : le royaume d’Israël se composait de dix tribus sur douze. — Ooliba (hébr.’Oholibâh) signifie ma tente en elle : c’est le peuple de Juda, qui adorait Yahweh dans son sanctuaire à Jérusalem.