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Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/1609

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semblée était composée de Sadducéens et l’autre de Pharisiens, s’écria dans le Sanhédrin : « Mes frères, je suis Pharisien, fils de Pharisiens ; c’est à cause de l’espérance en la résurrection des morts que je suis mis en jugement. »

7 Dès qu’il eut prononcé ces paroles, il s’éleva une discussion entre les Pharisiens et les Sadducéens, et l’assemblée se divisa.

8 Car les Sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, ni d’ange et d’esprit, tandis que les Pharisiens affirment l’un et l’autre.

9 Il y eut donc une bruyante agitation, et quelques Scribes du parti des Pharisiens, s’étant levés, engagèrent un vif débat, et dirent : « Nous ne trouvons rien à reprendre en cet homme ; si un esprit ou un ange lui avait parlé ?… »

10 Comme la discorde allait croissant, le tribun, craignant que Paul ne fût mis en pièces par eux, ordonna à des soldats de descendre pour l’enlever du milieu d’eux et de le ramener dans la forteresse.


11 La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul et lui dit : « Courage ! De même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu me rendes témoignage dans Rome. »


12 Dès que le jour parut, les Juifs ourdirent un complot et jurèrent avec des imprécations contre eux-mêmes, de ne manger ni boire jusqu’à ce qu’ils eussent tué Paul.

13 Il y en avait plus de quarante qui s’étaient engagés dans cette conjuration.

14 Ils allèrent trouver le prince des prêtres et les Anciens et dirent : " Nous avons solennellement juré de ne prendre aucune nourriture que nous n’ayons tué Paul.

15 Vous donc, maintenant, adressez-vous avec le Sanhédrin au tribun, pour qu’il l’amène devant vous, comme si vous vouliez examiner plus à fond sa cause ; et nous, nous sommes prêts à le tuer pendant le trajet. "


16 Le fils de la sœur de Paul ayant eu connaissance du complot, accourut à la forteresse et en donna avis à Paul.

17 Celui-ci appela un des centurions et lui dit : « Mène ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui révéler. »

18 Le centurion, prenant le jeune homme avec lui, le mena au tribun et dit : « Le prisonnier Paul m’a prié de t’amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire. »

19 Le tribun le prit par la main, et l’ayant tiré à part, il lui demanda : « Qu’as-tu à me communiquer ? »

20 Il répondit : " Les Juifs sont convenus de te prier de faire demain comparaître Paul devant le Sanhédrin, sous le prétexte d’examiner plus à fond sa cause.

21 Ne les écoute pas, car plus de quarante d’entre eux lui dressent des embûches, et se sont engagés, avec des imprécations contre eux-mêmes, à ne manger ni boire avant qu’ils ne l’aient tué. Ils sont tout prêts et n’attendent que ton ordre. "

22 Le tribun renvoya ce jeune homme, après lui avoir recommandé de ne dire à personne qu’il lui avait fait ce rapport.


23 Et ayant appelé deux centurions, il leur dit : " Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats avec soixante-dix cavaliers et deux cents lanciers, pour aller jusqu’à Césarée.

24 Préparez aussi des chevaux pour y faire monter Paul, afin de le conduire sain et sauf au gouverneur Félix. "

25 Il avait écrit une lettre ainsi conçue :


26 " Claude Lysias, au très excellent gouverneur Félix, salut.

27 Les Juifs s’étaient saisis de cet homme et allaient le tuer, lorsque je survins avec des soldats et l’arrachai de leurs mains, ayant appris qu’il était Romain.

28 Voulant savoir de quel crime ils l’accusaient, je le menai devant


notre espérance commune en la résurrection des morts. La conjonction et, xxxx, paraît avoir ici un sens explicatif. — D’autres : à cause de mon espérance au Messie promis à nos pères.

16. C’est ici le seul endroit où l’écrivain sacré fasse mention d’une sœur et d’un neveu de l’Apôtre. Sa sœur habitait-elle Jérusalem et son neveu était-il venu s’y établir, pour y faire ses études, ou y avait-il été seulement amené par le désir de prendre part aux fêtes ? On l’ignore.

23. Troisième heure de la nuit, 9 heures du soir. — xxxxx litter. : ceux qui prennent la main droite ; Vulgate, lancearii, lanciers. Expression presque inconnue à l’ancienne littérature grecque, ce terme paraît désigner « ces hommes de police qui servaient à garder des prisonniers rivés à eux au moyen d’une chaîne allant de la main droite du captif à la main gauche de son gardien. » Selon quelques commentateurs, cette expression signifierait : ceux qui tiennent avec la main droite, c’est-à-dire des hommes ou des soldats armés de frondes, de lances ou de javelots. — A Césarée, résidence ordinaire du gouverneur romain.

24. Préparez aussi des chevaux : Paul devait en changer pour aller plus vite. — Félix, affranchi de Claude et frère de Pallas, le célèbre favori de Néron. Il avait été nommé, en 52, procurateur de la Judée. (Voy. Tacite, Hist. v, 9 ; Josèphe, Ant. xviii, 6, 6 ; xx, 8, 5. Guerre des Juifs, ii, 13, 2). — La Vulgate ajoute : Car le tribun craignait que les Juifs ne l’enlevassent et ne le missent à mort, et qu’ensuite on ne l’accusât lui-même d’avoir reçu de l’argent. Ce passage manque dans les manuscrits grecs (sauf le cursif 137) et dans les meilleurs de la Vulgate.

27. Lysias altère ici la vérité à son profit et dissimule habilement ses torts envers S. Paul. Voy. la fin du chap. xxii.