baptisé par Pierre avec sa famille (Act. x, 1 ; xi, 11). S. Paul y vint plusieurs fois (Act. ix, 30 ; xviii, 22 ; xxi, 8). 11 y séjourna deux ans comme prisonnier avant d’être conduit à Rome (Act. xxin, 23-33 ; xxv, 1, 4, 6, 13). L’élément syrien finit par l’emporter sur l’élément juif dans cette cité, et elle devint une des églises les plus florissantes de Palestine. Actuellement Kaisarié n’est qu’un amas de ruines inhabitées.
CHRONOLOGIE DU NOUVEAU TESTAMENT.— Voy. Introduction.
CONSEIL (grand) : voy. Sanhédrin.
CRUCIFIEMENT. — Le supplice de la croix paraît avoir été inconnu de la loi mosaïque ; car la suspension des coupables à un poteau n’avait rien de commun avec le crucifiement, puisqu’elle n’avait lieu qu’après l’exécution, en signe de honte infligée au cadavre (Nomb. xxv, 4 sv. ; Deut. xxi, 22 sv.) : ce qui rend d’autant plus étonnante cette circonstance, qu’un Psaume tout entier, le Ps. xxi, relatif aux souffrances du Messie, décrit précisément ce supplice. Emprunté aux Romains par les derniers princes asmonéens, le crucifiement resta en usage chez les Juifs sous les Hérodes et durant la domination romaine.
Les Romains avaient retiré aux tribunaux juifs le droit de faire exécuter une sentence de mort. Le Sanhédrin, il est vrai, pouvait prononcer une condamnation capitale conformément aux lois judaïques ; mais ce n’était plus que pour la forme, car le procurateur romain recommençait l’instruction, procédait à un nouveau jugement, et appliquait lui-même, s’il y avait lieu, la peine de mort. C’est par suite de la situation politique où se trouvait alors la Judée, que Jésus, qui devait être livré au procurateur Pilate et ne pouvait être condamné que par lui à la peine capitale, subit le crucifiement ; accusé de blasphème devant le Sanhédrin, il aurait été, suivant la loi mosaïque, condamné à être lapidé.
Le crucifiement était considéré chez les Romains comme la peine capitale la plus dure et la plus ignominieuse ; il était réservé aux esclaves, aux voleurs de grand chemin, aux assassins et aux séditieux ; c’est pourquoi les Juifs, pour le faire infliger à Jésus, convertirent devant le procurateur leur grief religieux en une accusation politique, et le firent condamner non point comme coupable d’hérésie, mais comme ayant aspiré à la royauté. La sentence prononcée, le condamné appartenait à l’autorité romaine. Dans les localités où le juge n’avait pas de licteur, un centurion à la tête de quatre soldats présidait au supplice.
L’exécution commençait par une flagellation dans le prétoire. Les instruments de la flagellation romaine étaient ou des verges d’orme, ou des fouets de cuir, garnis, à l’extrémité, de nœuds, d’osselets ou de balles de plomb ; et l’on administrait cette peine avec tant de cruauté que plus d’une fois les condamnés y succombèrent. Mais cette flagellation, qui faisait partie intégrante de la peine du crucifiement, n’eut pas lieu pour Jésus. 11 en avait, quelques instants avant sa condamnation, subi une autre dont le caractère légal n’est pas nettement défini. Ce qui résulte du récit plus exact de S. Jean (xix, 1 sv.), c’est que Pilate, en l’ordonnant, espérait émouvoir les Juifs ou assouvir leur haine et les amener à demander la délivrance de Jésus.
Le crucifiement se faisait toujours hors des villes populeuses. Les condamnés étaient tenus de porter eux-mêmes la croix jusqu’au lieu de l’exécution. L’endroit fixé pour le supp ice de Jésus se trouvait au N. 0. de Jérusalem. C’était un tertre dénudé, appelé Golgotha, mot Hébreu qui veut dire Calvaire, crâne, c’est-à —dire, en forme de crâne. Nous dirions Chaumont (Mont chauve).
A peine le Sauveur était-il arrivé à la porte de la ville, que ses forces l’abandonnèrent, et les soldats contraignirent un certain Simon de Cyrène, qui rencontra le cortège en revenant des champs, de porter la croix à la place de Jésus : cette violence n’était pas chose rare de la part des soldats dans les provinces conquises. On suspendait au cou des condamnés, ou l’on faisait porter devant eux, une tablette, titulus, portant une inscription qui énonçait la cause de la sentence, et qu’on fixait ensuite sur la croix au-dessus de la tête du crucifié.
Lorsque Jésus fut parvenu au lieu de l’exécution, on lui présenta, par pitié, un vin fortement aromatisé, afin d’alléger par ce breuvage les souffrarces de l’agonie. C’était un usage juif, non romain, et il paraît que souvent les femmes de Jérusalem apportaient elles-mêmes au condamné ce vin de la dernière heure. Jésus, après avoir ap broché ses lèvres du vase, refusa de boire. Il faut distinguer de ce breuvage celui que Jésus, dévoré sur la croix d’une soif brûlante, reçut d’un soldat Romain (Luc, xxiii, 36 ; Jean, xix, 29). C’était une boisson vinaigrée que les soldats romains avaient ordinairement avec eux et qu’ils présentaient quelquefois aux condamnés. Ceux-ci étaient dépouillés de leurs habits, qui appartenaient de droit aux soldats.
La croix était faite de deux poutres en forme de X, croix de S. André, ou en forme de T ; une troisième forme était celle où la partie verticale de la croix dépassait la partie transversale, comme on représente d’ordinaire la croix de J.-C. : ce sommet vertical n’était, ce semble, qu’une pièce surajoutée au T pour supporter le titre. On se servait aussi simplement d’un poteau droit, surtout quand on suppliciait des centaines d’individus à la fois, par exemple des prisonniers de guerre ; dans ce cas, on se contentait de troncs d’arbres. D’après l’opinion communément adoptée,