Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/291

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pas encore éteinte, et Samuel était couché dans le temple de Yahweh, où était l’arche de Dieu, — 4 Yahweh appela Samuel ; il répondit : « Me voici ! » 5 Et il courut auprès d’Héli, et lui dit : « Me voici, car tu m’as appelé. » Héli répondit : « Je n’ai point appelé ; retourne te coucher. » Et il alla se coucher.

6 Yahweh appela de nouveau Samuel ; et Samuel se leva et, étant allé auprès d’Héli, il dit : « Me voici, car tu m’as appelé. » Héli répondit : « Je n’ai point appelé, mon fils ; retourne te coucher. » 7 Samuel ne connaissait pas encore Yahweh, car la parole de Yahweh ne lui avait pas encore été révélée.

8 Yahweh appela de nouveau Samuel pour la troisième fois. Il se leva et, étant allé auprès d’Héli, il dit : « Me voici, car tu m’as appelé. » Héli comprit alors que c’était Yahweh qui appelait l’enfant. 9 Et Héli dit à Samuel : « Va, couche-toi, et si l’on t’appelle encore, tu diras : Parlez, Yahweh, car votre serviteur écoute. » Et Samuel s’en alla et se coucha à sa place.

10 Yahweh vint et se tint , et il appela comme les autres fois : « Samuel ! Samuel ! » Samuel répondit : « Parlez, car votre serviteur écoute. » 11 Et Yahweh dit à Samuel : « Voici que je vais faire dans Israël une chose que personne n’entendra sans que les deux oreilles lui tintent. 12 En ce jour-là j’accomplirai sur Héli tout ce que j’ai prononcé touchant sa maison ; je commencerai et j’achèverai. 13 Je lui ai déclaré que j’allais juger sa maison pour jamais, à cause du crime dont il avait connaissance, et par lequel ses fils se sont rendus indignes sans qu’il les ait réprimés. 14 C’est pourquoi j’ai juré à la maison d’Héli que jamais le crime de la maison d’Héli ne sera expié, ni par des sacrifices ni par des oblations. »

15 Samuel resta couché jusqu’au matin, puis il ouvrit les portes de la maison de Yahweh. Et Samuel craignait de raconter la vision à Héli. 16 Mais Héli appela Samuel, en disant : « Samuel, mon fils ! » Il répondit : « Me voici. » 17 Et Héli dit : « Quelle est la parole que Yahweh t’a dite ? Je te prie, ne me cache rien. Que Yahweh te traite dans toute sa rigueur si tu me caches quelque chose de toute la parole qu’il t’a dite ! » 18 Samuel lui raconta toutes les paroles sans lui rien cacher. Et Héli dit : « C’est Yahweh ; ce qui lui semblera bon, qu’il le fasse ! »

19 Samuel devint grand ; Yahweh était avec lui, et il ne laissa tomber à terre aucune de ses paroles. 20 Tout Israël, depuis Dan jusqu’à Bersabée, reconnut que Samuel était un vrai prophète de Yahweh. 21 Et Yahweh continuait d’apparaître à Silo, car Yahweh se manifestait à Samuel, à Silo, par la parole de Yahweh.


II — ISRAËL ET LES PHILISTINS.
[IV, 1 — VII, 17.]
1. Chap. iv, 1-11 : Israël battu par les Philistins ; prise de l’arche.Bataille d’Aphec, défaite des Israélites (iv, 1, 2) ; ils font venir l’arche au camp (iv, 3, 4) ; leur joie (iv, 5), inquiétude des Philistins (iv, 6-9). Nouvel échec des Israélites, prise de l’arche (iv, 10, 11).

4. La parole de Samuel fut adressée à tout Israël.

Israël sortit au devant des Philistins, pour combattre ; ils campèrent près d’Eben-Ezer, et les Philistins étaient campés à Aphec[1]. 2 Les Philistins, s’étant rangés en bataille contre Israël, le combat s’engagea, et Israël fut battu par les Philistins, et ils tuèrent environ quatre mille hommes en bataille rangée dans la plaine. 3 Le peuple rentra au camp, et les anciens d’Israël dirent : « Pourquoi Yahweh nous a-t-il battus aujourd’hui devant les Philistins ? Faisons venir vers nous de Silo l’arche de l’Alliance de Yahweh ; qu’elle vienne au milieu de nous, et qu’elle nous délivre de la main de nos ennemis. » 4 Le peuple envoya à Silo, et l’on apporta de cette ville l’arche de l’alliance de Yahweh des armées, qui est assis sur les Chérubins. Les deux fils d’Héli,

  1. La parole… Israël : Ces mots, dans la Vulgate, terminent le dernier verset du chap. iii, auquel ils se lient naturellement : les révélations faites à Samuel publiées par lui, arrivaient ainsi au peuple tout entier. On peut néanmoins les rattacher à ce qui suit, en les interprétant en ce sens que ce fut à la voix de Samuel que les Israélites marchèrent contre les Philistins, ou du moins que le peuple vit, dans la parole prophétique de Samuel, un signe du retour de la faveur divine, un gage de victoire, et par suite un encouragement à se soulever contre les Philistins. — Avant Israël sortit, la Vulgate (d’après les LXX) ajoute, il arriva qu’en ces jours-là les Philistins se rassemblèrent pour le combat : addition explicative qui manque dans les plus anciens manuscrits. Il ne saurait être question ici d’une invasion des Philistins qui, à cette époque, étaient maîtres du pays d’Israël (Jug. xiii, 1).