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Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/643

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30 Quand je me laverais dans la neige, quand je purifierais mes mains avec le bor,

31 tu me plongerais dans la fange, et mes vêtements m’auraient en horreur.


32 Dieu n’est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous comparaissions ensemble en justice.

33 Il n’y a pas entre nous d’arbitre qui pose sa main sur nous deux.

34 Qu’il retire sa verge de dessus moi, que ses terreurs cessent de m’épouvanter :

35 alors je parlerai sans le craindre ; autrement, je ne suis point à moi-même.


10. Mon âme est lasse de la vie ; je donnerai libre cours à ma plainte, je parlerai dans l’amertume de mon cœur.

2 Je dis à Dieu : Ne me condamne point ; apprends-moi sur quoi tu me prends à partie.

3 Trouves-tu du plaisir à opprimer, à repousser l’œuvre de tes mains, à faire luire ta faveur sur le conseil des méchants ?

4 As-tu des yeux de chair, ou bien vois-tu comme voient les hommes ?

5 Tes jours sont-ils comme les jours de l’homme, ou bien tes années comme les années d’un mortel,

6 pour que tu recherches mon iniquité, pour que tu poursuives mon péché,

7 quand tu sais que je ne suis pas coupable, et que nul ne peut me délivrer de ta main ?


8 Tes mains m’ont formé et façonné, tout entier, et tu voudrais me détruire !

9 Souviens-toi que tu m’as pétri comme l’argile : et tu me ramènerais à la poussière !

10 Ne m’as-tu pas coulé comme le lait, et coagulé comme le fromage ?

11 Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs.

12 Avec la vie, tu m’as accordé ta faveur, et ta providence a gardé mon âme.

13 Et pourtant, voilà ce que tu cachais dans ton cœur : Je vois bien ce que tu méditais.

14 Si je pèche, tu m’observes, tu ne me pardonnes pas mon iniquité.

15 Suis-je coupable, malheur à moi ! Suis-je innocent, je n’ose lever la tête, rassasié de honte, et voyant ma misère.

16 Si je me relève, tu me poursuis comme un lion, tu recommences à me tourmenter étrangement,

17 tu m’opposes de nouveaux témoins ; tu redoubles de fureur contre moi, des troupes de rechange viennent m’assaillir.


18 Pourquoi m’as-tu tiré du sein de ma mère ? Je serais mort, et aucun œil ne m’aurait vu.

19 Je serais comme si je n’eusse jamais été, du sein maternel j’aurais été porté au sépulcre.

20 Mes jours ne sont-ils pas bien courts ? Qu’il me laisse ! Qu’il se retire et que je respire un instant,



31. Dans la fange. Litt. dans la fosse.

X, 20. Mes jours ne sont-ils pas bien courts ? Qu’il me laisse ! En lisant chéldi (ma vie) au lieu de yéchdal (qu’il me laisse), les LXX et le syriaque portent : Les jours de ma vie ne sont-ils pas bien courts ?