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PRINTANIÈRE.

net : il n’en faut point douter, ce misérable a enlevé notre princesse. » Tout le monde battit des mains, et répondit : « Allons. » Voilà que les uns se mirent sur la mer, et que les autres allèrent de royaume en royaume, battant le tambour et sonnant la trompette ; puis quand on s’amassait autour d’eux, ils criaient : « Celui qui veut gagner dix mille pièces d’or, n’a qu’à nous donner des nouvelles de la princesse Printanière que Fanfarinet a enlevée. » Chacun répondait : « Allez ailleurs, nous ne les avons point vus. »

Ceux qui poursuivaient la princesse par mer furent plus heureux ; car après une assez longue navigation, ils aperçurent pendant une nuit quelque chose qui brillait devant eux comme un grand feu. Ils n’osèrent en approcher, ne sachant ce que ce pouvait être ; mais tout d’un coup cette lumière s’arrêta dans l’île déserte des Écureuils : car c’était en effet la princesse et son amant, avec l’escarboucle qui brillait. Ils descendirent : et après avoir donné cent écus d’or au bonhomme qui les avait amenés, ils lui dirent adieu et lui défendirent de parler de rien à personne.

La première chose qu’il rencontra, ce fut les vaisseaux du roi, qu’il n’eut pas plutôt reconnus, qu’il les voulut éviter. Mais l’amiral l’ayant aperçu, dépêcha une barque après ; et le bonhomme était si vieux et si faible, qu’il n’avait pas assez de force pour ramer. On le joignit, et on l’amena devant l’amiral qui le fit