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VERT.

Les plaisirs sont charmans,
Lorsqu’ils suivent les peines ;
Les plaisirs sont charmans
Après de longs tourmens.

Lorsqu’ils eurent fini, le député qui avait porté la parole, dit à la princesse : « Voici, madame cent pagodines, qui sont destinées à l’honneur de vous servir : tout ce que vous vous voudrez au monde s’accomplira, pourvu que vous restiez parmi nous. » Les pagodines parurent à leur tour ; elles tenaient des corbeilles proportionnées à leur taille, remplies de cent choses différentes, si jolies, si utiles, si bien faites et si riches, que Laidronette ne se lassait point d’admirer, de louer et de se récrier sur les merveilles qu’elle voyait. La plus apparente des pagodines, qui était une petite figure de diamans, lui proposa d’entrer dans la grotte des bains, parce que la chaleur augmentait ; la princesse marcha du côté qu’elle lui montrait, entre deux rangs de gardes du corps, d’une taille et d’une mine à faire mourir de rire ; elle trouva deux cuves de cristal garnies d’or, pleines d’eau d’une odeur si bonne et si rare, qu’elle en demeura surprise ; un pavillon de drap d’or mêlé de vert s’élevait au-dessus ; elle demanda pourquoi il y avait deux cuves ; on lui dit que l’une était pour elle, et l’autre pour le souverain des pagodes. « Mais, s’écria-t-elle, en quel endroit est-il ? — Madame, lui dit-on, il fait à présent la guerre ; vous le verrez à son retour. »