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Page:Aulnoy - Contes des Fées (éd. Corbet), 1825.djvu/383

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BIENFAISANTE.

consoler ; mais dans le fond, elle n’en avait aucunes ; l’éloignement de la grenouille, son profond silence, tant de temps passé sans avoir aucunes nouvelles du roi, tout cela, dis-je, l’affligeait avec excès.

La fée Lionne s’accoutuma peu à peu à les mener à la chasse ; elle était friande ; elle aimait le gibier qu’elles lui tuaient, et pour toute récompense, elle leur en donnait les pieds ou la tête ; mais c’était encore beaucoup de leur permettre de revoir la lumière du jour. Cette fée prenait la figure d’une lionne ; la reine et sa fille s’asseyaient sur elle, et couraient ainsi les bois.

Le roi, conduit par sa bague, s’étant arrêté dans une forêt les vit passer comme un trait qu’on décoche ; il n’en fut pas aperçu ; mais voulant les suivre, elles disparurent absolument à ses yeux.

Malgré les continuelles peines de la reine, sa beauté ne s’était point altérée ; elle lui parut plus belle que jamais. Tous ses feux se rallumèrent et ne doutant pas que la jeune princesse qui était avec elle, ne fût sa chère Moufette, il résolut de périr mille fois, plutôt que d’abandonner le dessein de les ravoir.

L’officieuse bague le conduisit dans l’obscur séjour où était la reine depuis tant d’années ; il n’était pas médiocrement surpris de descendre jusqu’au fond de la terre ; mais tout ce qu’il y vit l’étonna bien davantage. La fée Lionne qui n’ignorait rien, savait le jour et l’heure qu’il