de lapis, il entendit deux voix ravissantes qui chantèrent ces paroles.
Des mains que vous voyez ne prenez point d’ombrage ;
Et ne craignez en ce séjour
Que les charmes d’un beau visage,
Si votre cour veut fuir l’amour.
Il ne put croire qu’on l’invitât de si bonne grâce, pour lui faire ensuite de mal ; de sorte que se sentant poussé vers une grande porte de corail, qui s’ouvrit dès qu’il s’en fut approché, il entra dans un salon de nacre de perles, et ensuite dans plusieurs chambres ornées différemment, et si riches par les peintures et les pierreries, qu’il en était comme enchanté. Mille et mille lumières attachées depuis la voûte du salon jusqu’en bas, éclairaient une partie des autres appartemens, qui ne laissaient pas d’être remplis de lustres, de girandoles, et de gradins couverts de bougies ; enfin la magnificence était telle, qu’il n’était pas aisé de croire que ce fût une chose possible.
Après avoir passé dans soixante chambres, les mains qui le conduisaient l’arrêtèrent ; il vit un grand fauteuil de commodité, qui s’approcha tout seul de la cheminée. En même temps le feu s’alluma, et les mains qui lui semblaient fort belles, blanches, petites, grassettes, et bien proportionnées, le déshabillèrent ; car il était mouillé, comme je l’ai déjà dit, et l’on avait peur qu’il ne s’enrhumât. On lui présenta, sans qu’il vit personne, une chemise aussi belle que pour un jour de noces, avec une robe de