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LA BELLE AUX CHEVEUX D’OR.

mon époux. » Il se jeta à ses pieds et la remercia. Chacun fut ravi de l’avoir pour maître ; il se fit la plus belle noce du monde, et la Belle aux Cheveux d’or vécut longtemps avec le bel Avenant, tous deux heureux et satisfaits.

Si par hasard un malheureux
Te demande ton assistance,
Ne lui refuse point un secours généreux :
Un bienfait tôt ou tard reçoit sa récompense.
Quand Avenant, avec tant de bonté,
Servait carpe et corbeau ; quand jusqu’au hibou même ;
Sans être rebuté de sa laideur extrême,
Il conservait la liberté ;
Aurait-on pu jamais le croire,
Que ces animaux quelque jour
Le conduiraient au comble de la gloire ;
Lorsqu’il voudrait du roi servir le tendre amour ?
Malgré tous les attraits d’une beauté charmante,
Qui commençait pour lui de sentir des désirs,
Il conserve à son maître, étouffant ses soupirs,
Une fidélité constante.
Toutefois, sans raison, il se voit accusé :
Mais quand à son bonheur il paraît plus d’obstacle,
Le ciel lui devait un miracle,
Qu’à la vertu jamais le ciel n’a refusé.