Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/42

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vint-elle quand elle le reconnut ? Elle fut tellement surprise qu’elle oublia sa sûreté et le considéra si longtemps qu’enfin il s’éveilla.

L'étonnement du prince fut extrême en reconnaissant la biche qui lui avait donné tant d’exercice ; mais elle s’enfuit de toute sa force, et lui la suivit de toute la sienne.

Après avoir fait le tour de la forêt, notre biche n’en pouvant plus, ralentit le pas et le prince la joignit ; elle était couchée comme une pauvre petite bête demi-morte et n’attendait plus que la mort. Mais il se mit à la caresser, et la mettant sur un lit de mousse, il lui présentait de l’herbe qu’elle mangeait dans sa main.

Mais la nuit approchait, et la princesse voyait avec effroi arriver le moment de sa métamorphose. Heureusement, le prince, craignant qu’elle n’eût soif, alla chercher quelque ruisseau pour l’y conduire, et elle