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Page:Aulnoy - Contes nouveaux ou Les fées à la mode, tome 1, 1698.pdf/182

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La Grenoüille

du en d’autres, ſi la Fée Lionne me reconnoiſſoit dans ſes Eſtats, elle m’extermineroit.

Comment eſt-il poſſible, luy dit la Reine, que Fée ou demy Fée, un Corbeau ait eſté preſt à vous manger ? deux mots vous le feront comprendre, répondit la Grenouille, lors que j’ay mon petit chaperon de roſes ſur ma tête, dans lequel conſiſte ma plus grande vertu, je ne crains rien ; mais malheureuſement je l’avois laiſſé dans le marécage quand ce maudit Corbeau eſt venu fondre ſur moy : j’avouë, Madame, que ſans vous, je ne ſerois plus ; & puis que je vous dois la vie, ſi je peux quelque choſe pour le ſoulagement de la vôtre, vous pouvez m’ordonner tout ce qu’il vous plaira. Helas ! ma chere Grenoüille,