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FINETTE CENDRON.

petits pieds mignons s’écorchèrent si fort que c’était grande pitié : elle n’en pouvait plus ; elle s’assit sur l’herbe, pleurant.

Par là passa un beau cheval d’Espagne, tout sellé, tout bridé ; il y avait plus de diamants à sa housse, qu’il n’en faudrait pour acheter trois villes ; et quand il vit la princesse, il se mit à paître doucement auprès d’elle, ployant le jarret, il semblait lui faire la révérence ; aussitôt elle le prit par la bride : Gentil dada, dit-elle, voudrais-tu bien me porter chez ma marraine la fée ? Tu me feras un grand plaisir, car je suis si lasse que je vais mourir ; mais si tu me sers dans cette occasion, je te donnerai de bonne avoine et de bon foin ; tu auras de la paille fraîche pour te coucher.

Le cheval se baissa presque à terre devant elle, et la jeune Finette sauta dessus. Il se mit à courir si légè-