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Page:Aulnoy - Les contes choisis, 1847.djvu/156

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FINETTE CENDRON.

père. Ils le lui promirent, car ils avaient plus de cent royaumes, un de moins n’était pas une affaire.

Cependant Belle-de-Nuit et Fleur-d’Amour arrivèrent. La première nouvelle fut que Cendron avait mis la mule. Elles ne savaient que faire, ni que dire ; elles voulaient s’en retourner sans la voir ; mais quand elle sut qu’elles étaient là, elle les fit entrer, et au lieu de leur faire mauvais visage et de les punir comme elles le méritaient, elle se leva, et fut au devant d’elles les embrasser tendrement, puis elle les présenta à la reine, lui disant : Madame, ce sont mes sœurs qui sont fort aimables, je vous prie de les aimer. Elles demeurèrent si confuses de la bonté de Finette, qu’elles ne pouvaient proférer un mot. Elle leur promit qu’elles retourneraient dans leur royaume, que le prince le voulait rendre à leur famille. À ces mots, elles se jetèrent à genoux devant elle, pleurant de joie.

Les noces furent les plus belles que l’on eût jamais vues. Finette écrivit à sa marraine, et mit sa lettre avec de grands présents sur le joli cheval d’Espagne, la priant de chercher le roi et la reine, de leur dire son bonheur, et qu’ils n’avaient qu’à retourner dans leur royaume.

La fée Merluche s’acquitta fort bien de cette commission. Le père et la mère de Finette revinrent dans leurs États, et ses sœurs furent reines aussi bien qu’elle.


Pour tirer d’un ingrat une noble vengeance,
De la jeune Finette imite la prudence :