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LA BELLE AUX CHEVEUX D’OR.

hasard passait proche de la tour, et quand il entendit la voix de celui qu’il avait tant aimé, il s’arrêta pour l’écouter. Ayant ouï ses plaintes, les larmes lui en vinrent aux yeux, il fit ouvrir la porte de la tour, et l’appela. Avenant vint tout triste se mettre à genoux devant lui, et baisa ses pieds : Que vous ai-je fait, sire, lui dit-il, pour me traiter si rudement ?

— Tu t’es moqué de moi et de mon ambassadeur, dit le roi. Tu, as dit que si je t’avais envoyé chez la Belle aux Cheveux d’Or, tu l’aurais bien amenée. — Il est vrai, sire, répondit Avenant, que je lui aurais si bien fait connaître vos grandes qualités, que je suis persuadé qu’elle n’aurait pu s’en défendre ; et en cela je n’ai rien dit qui ne vous dût être agréable. Le roi trouva qu’effectivement il n’avait point de tort ; il regarda de travers ceux qui lui