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LA BONNE PETITE SOURIS.

dit : Prenez courage ; je vais tant les fatiguer, que vous serez contente et vengée.

Comme le méchant roi allait se coucher, la fée se met en petite souris, et se fourre sous le chevet du lit : dès qu’il voulut dormir, elle lui mordit l’oreille ; le voilà bien fâché ; il se tourna de l’autre côté, elle lui mord l’autre oreille ; il crie au meurtre, il appelle pour qu’on vienne ; on vient, on lui trouve les deux oreilles mordues, qui saignaient si fort qu’on ne pouvait arrêter le sang. Pendant qu’on cherchait partout la souris, elle en fut faire autant au fils du méchant roi : il fait venir ses gens, et leur montre ses oreilles qui étaient toutes écorchées ; on lui met des emplâtres dessus. La petite souris retourna dans la chambre du méchant roi, qui était un peu assoupi ; elle mord son nez et s’attache à le ronger ; il y porte les mains, et elle le mord et l’égratigne. Il crie : Miséricorde, je suis perdu !