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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II


est la dissolution de l’âme et du corps ; or, ce qui se dissout est insensible, et ce qui est insensible ne peut nous affecter. » Mais Épicure, quelque opinion qu’on s’en fasse, ne me paraît pas avoir omis par ignorance la première partie de son syllogisme. Sans doute, il ne prétendait pas faire un syllogisme parfait et en forme, comme on en fait dans les écoles de philosophie, La mort étant la cause évidente de la séparation du corps et de l’âme, il n'a pas cru qu’il fût nécessaire de rappeler une vérité connue de tout le monde. Et s’il a placé aussi la conclusion au commencement de son raisonnement, au lieu de la mettre à la fin, qui dira que c’est par ignorance ? Dans Platon, il n’est pas rare de trouver des syllogismes sans cet ordre méthodique qu'enseignent les maîtres ; car cet écrivain sait s’affranchir de la règle avec une élégante liberté.


IX. Que le même Plutarque critique évidemment à tort une expression d’Épicure.


Dans le même livre, Plutarque accuse encore le même Épicure d’avoir employé une expression impropre et prise dans un sens inusité. Épicure a dit : Ὄρος τοῦ μεγέθους τῶν ἡδονῶν, ἡ