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AULU-GELLE


à cause de la manière dont souffle ce vent qu’Homère l'appelle Αἰθρηγενέτης, qui amène la sérénité ; on croit que le nom de Borée vient du mot grec βοη, cri, mugissement, parce que ce vent est impétueux et retentissant. Le troisième vent, qui souffle de l’orient, pendant le solstice d’hiver, est appelé Vulturne chez les Romains. Les Grecs, ayant recours à un mot composé, l'appellent Εὐρόνοτος, parce qu’il souffle entre le Notus et l’Eurus. Les trois vents d’orient sont donc l’Aquilon, le Vulturne, l’Eurus : ce dernier est au milieu. A ceux-ci sont opposés trois autres vents qui partent de l’occident : le Caurus, que les Grecs appellent Αργέστης, le rapide, il souffle contre l’Aquilon ; le Favonius, en grec Ζέφυρος, vent d’occident, il est opposé à l’Eurus ; l’Africus, en grec Λίψ, le vent de la pluie. De γίρω, répandre, verser, il souffle contre le Vulturne. L’orient et l’occident, qui sont opposés l’un à l’autre, ont donc six vents. Le midi, qui ne varie jamais, n’a qu’un vent ; les Latins l’appellent Auster, les Grecs Νότος, parce qu’il amène la pluie et le brouillard ; car le mot νοτις veut dire humor, humidité. Par la même raison, le septentrion n’a qu’un vent ; ce vent, opposé à l’Auster, est appelé Septentrionarius en latin, Απαρκτίας, qui vient de l’Ourse, du nord, en grec. Au lieu de ces huit vents, quelques-uns n'en