ou deux passages d’une lecture attrayante, qui cultivent l’esprit
ou enrichissent la mémoire. Pour moi, j’avais toujours devant
les yeux la maxime d’Héraclite d’Éphèse, ce sage si renommé :
« L’excès de connaissances ne profite pas à l’esprit. » Je me suis
attaché, sans réserve et jusqu’à la fatigue, à parcourir un nombre
infini de volumes, dans tous les moments de loisir que j’ai pu
dérober aux affaires ; mais je n’en ai recueilli que bien peu
d’extraits : je n’ai pris que ce qui m’a paru propre, soit à entretenir
dans les esprits, libres et dégagés d’autres soins, le goût des
connaissances honnêtes, et à leur rendre facile et prompte l’étude
des arts utiles, soit à préserver d’une ignorance grossière et
honteuse des mots et des choses les personnes dont la vie est
préoccupée de travaux tout différents. Si l’on rencontre dans ce
recueil quelques détails minutieux et subtils sur la grammaire,
la dialectique ou la géométrie, ou quelques notions abstraites sur
le droit des augures et des pontifes, il ne faut pas les laisser de
côté, comme inutiles à connaître ou difficiles à comprendre. Je
ne me suis pas livré, sur ces matières, à de profondes et obscures
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AULU-GELLE