à l'or, au sable et au lion. Q. Ennius, dans ses Annales, a dit
aere fulva, ciel jaunissant, sombre nuage. Flavus désigne le mélange
du vert, du rouge et du blanc ; aussi dit-on comœ flaventes,
des cheveux roux ; et même, ce dont on s'étonne quelquefois,
Virgile a donné l'épithète de flavus aux feuilles de
l'olivier. Bien avant lui, Pacuvius avait dit aqua flava, de l'eau
jaunissante, et flavus pulvis, de la poussière jaunissante ; ces
expressions se trouvent dans ces jolis vers que je cite avec
plaisir :
Cedo tamen pedem, lymphis flavis flavum ut pulverem
Manibus isdem, quibus Ulixi saepe permulsi, abluam,
Lassitudinemque minuam manuum mollitudine.
Souffrez que je répande sur vos pieds cette eau jaunissante ; laissez-moi essuyer cette poussière jaune avec ces mains qui souvent ont rendu les mêmes soins à Ulysse ; laissez-moi les frotter doucement pour diminuer votre fatigue.
Rubidus est un rouge foncé dans lequel le noir domine. Luteus,
au contraire, marque un rouge plus clair, dilucidior, d'où vient
probablement ce mot. Tu vois donc, mon cher Favorinus, que la
langue latine est aussi riche que la langue grecque pour désigner
les diverses nuances du rouge. Dans le vert, nous distin-