Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LIVRE TROISIÈME


I. Pourquoi Salluste a dit que l'avarice énerve non seulement une âme virile, mais même le corps.


Un jour, à la fin de l'hiver, nous nous promenions avec Favorinus devant les bains de Sitius, pour jouir de la chaleur du soleil. Tout en nous promenant, nous lisions le Catilina de Salluste, sur l'invitation de Favorinus, qui avait aperçu ce livre entre les mains d'un de ses amis. A la lecture de ce passage : « L'avarice est une soif de l'or que ne connut jamais le sage; cette passion, pleine, pour ainsi dire, d'un poison funeste, énerve le corps et l'âme : toujours infinie, insatiable, elle ne diminue ni par l'abondance ni par le besoin ». Favorinus, se tournant vers moi : « Comment, dit-il, l'avarice peut-elle énerver le corps ? Il me semble que je comprends parfaitement que cette passion énerve l'âme la