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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE III


batailles, il pressait de toutes parts les Romains, qu'un grand nombre de peuples de l'Italie passaient du côté du vainqueur, un certain Timocharès d'Ambracie, favori du roi, vint en secret trouver C. Fabricius, et s'offrit, pour un salaire, à empoisonner son maître : ce qui serait d'autant plus facile, ajoutait-il, que ses fils étaient échansons du prince. Fabricius en écrit au sénat, qui envoie des ambassadeurs à Pyrrhus, avec ordre de ne point dénoncer Timocharès, mais de conseiller au roi d'agir avec plus de circonspection, et de se mettre en garde contre la trahison de ceux qui l'approchent le plus. Ce trait est ainsi rapporté par l'historien Valérius Antias. Mais Quadrigarius, dans le troisième livre de ses Annales, raconte que ce ne fut pas Timocharès, mais Nicias qui vint trouver le consul ; que les ambassadeurs ne furent point envoyés par le sénat, mais par les consuls ; que le roi écrivit au peuple romain une lettre d'éloges et de remerciements, et qu'il renvoya sans rançon tous les prisonniers romains. Les consuls de cette année étaient C. Fabricius et Q. Emilius. Le texte de la lettre qu'ils écrivirent à Pyrrhus nous a été conservé par Claudius Quadrigarius :

« Les consuls romains au roi Pyrrhus, salut. Nous désirons