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AULU-GELLE


XIII. Que ces locutions,dimidium librum legi, dimidium fabula audiui, et autres semblables, ne sont pas correctes. Comment M. Varron démontre l'impropriété de ces termes, qui ne peuvent être justifiés par aucun exemple tiré des anciens.


Dimidium librum legi, j'ai lu la moitié d'un livre, dimidium fabulas audiui, j'ai entendu la moitié d'un récit, et autres locutions de ce genre, sont, de l'avis de Varron, incorrectes et vicieuses : « L'expression propre est alors, dit-il, dimidiatum librum, dimidiatam fabulam, et non dimidium librum, dimidium fabulam legi. Mais si dans un setier on verse une hémine, il ne faudra pas dire, en parlant du demi-setier versé, dimidiatus sextarius fusus, mais dimidius. De même, si un homme à qui il est dû mille deniers en a reçu cinq cents, cette moitié payée sera désignée par dimidium et non par dimidiatum. Au contraire, ajoute Varron, si je divise en deux parties égales une coupe d'argent que je possède en commun avec tel autre, je devrai dire, en parlant de la coupe, dimidiatus scyphus meus, et non dimidius ; en parlant de l'une des deux parties d'argent de la coupe, par exemple de celle qui m'appartient, je dirai dimidium meum, et non dimidiatum. Telle est la distinction savante que Varron établit entre dimidium et dimidiatum. Il ajoute que