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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


ce mot, afin de ne pas m'exposer à désigner par des termes impropres des objets d'un usage journalier, comme font les esclaves étrangers qui s'essayent à parler latin. — La réponse est facile, reprit notre grammairien ; qui ne sait que penus désigne le vin, le blé, l'huile, les lentilles, les fèves, et autres choses semblables. — Mais, demanda Favorinus, peut-on aussi se servir de penus pour désigner du millet, du panic, du gland, de l'orge ? car toutes ces choses-là sont à peu près semblables. » Comme le grammairien, embarrassé, hésitait à répondre : « Ne te tourmentes pas l'esprit, ajouta Favorinus, pour savoir si tout cela fait partie de penus. Je ne te demande pas de nommer les objets désignés par penus, mais de me faire connaître le sens du mot penus lui-même, de me le définir par le genre et par les différences. — De quels genres, de quelles différences parles-tu, dit l'autre, je ne te comprends pas ? — Tu me demandes, reprend Favorinus, une chose fort difficile ; c'est d'expliquer plus clairement une chose qui est clairement expliquée ; n'est-il pas, en effet, généralement reconnu que toute définition procède par le genre et par les différences ? Cependant, si tu veux que je commence par te mâcher les morceaux, comme on dit, je le ferai pour t'être agréable. » Puis il commença en ces termes : « Si je te demandais de définir l'homme,