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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


et leur sainteté. Massurius Sabinus, dans ses Commentaires sur les mots indigènes, définit ainsi religiosus : « Par ce mot, dit-il, on désigne des choses qu'un caractère de sainteté semble mettre à l'écart et placer loin de nous ; il dérive de relinquo, comme cœrimmxiœ tire son origine de carere. » D'après cette interprétation de Sabinus, les temples, les lieux consacrés, dont la sainteté ne saurait être trop grande, l'excès ici ne méritant point le blâme comme dans les autres choses, sont appelés religiosa, parce qu'ils doivent être visités, non par une foule impudente et grossière, mais par des personnes chastes et pures, qui accomplissent les cérémonies avec un pieux recueillement, et parce qu'ils doivent être plus redoutés que fréquentés du vulgaire ; tandis que les jours religiosi sont ceux que nous évitons, que nous laissons, relinquimus, comme marqués d'un funeste présage. Voilà pourquoi Térence, dans le Bourreau de soi-même, dit :


Tum, quod dem ei, recte est. Nam, nihil esse mihi, relligio est dicere.


Cependant, pour lui donner... C'est bien. Je n'ose pas avouer que je n'ai rien.

Si, comme le dit Nigidius, tous les noms terminés en osus indiquent un excès, un abus, et renferment une idée de blâme,