Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
219
LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


de bornes ; plus elles sont grandes, portées à l'extrême, plus elles ont droit à nos hommages.


X. Sur la manière de recueillir les suffrages dans le sénat. Scène qui eut lieu entre le consul C. César et Caton, qui voulait parler pendant tout le jour.


Avant la loi qui règle aujourd'hui les délibérations du sénat, on changea souvent la manière de recueillir les suffrages : tantôt l'on commençait à recueillir les avis par celui que les censeurs avaient élu prince du sénat; tantôt par les consuls désignés. Cependant quelquefois les consuls, disposant de cette distinction en faveur d'un sénateur qu'ils voulaient honorer de cette marque de déférence et d'amitié, ne se conformaient pas à l'usage adopté ; mais lorsqu'on dérogeait à cet ordre, on avait le soin de s'adresser toujours à un personnage consulaire. On rapporte que C. César, lorsqu'il était consul avec M. Bibulus, n'honora de cette distinction que quatre sénateurs : de ce nombre se trouva M. Crassus ; toutefois, quand César eut marié sa fille à Cn. Pompée, il réserva cet honneur à son gendre. Il s'en expliqua même devant le sénat, et rendit compte de cette conduite, ainsi que nous le