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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


tion κμωήοζ, voies dont se sert la nature humaine pour se reproduire ; qu'ainsi dans ce vers, Empédocle ne défend pas de manger des fèves, mais il cherche à détourner les hommes de la débauche, des plaisirs honteux de Vénus. Plutarque, dont l'érudition donne du poids à ce qu'il avance, nous dit, dans le premier livre de son traité sur Homère, qu'au rapport d'Aristote, les pythagoriciens se nourrissaient de la chair de tous les animaux, à peu d'exceptions près. Voici les paroles de Plutarque, que j'ai cru devoir citer, parce que ces détails sont peu connus : « Aristote nous apprend que les pythagoriciens s'abstenaient de manger la matrice et le cœur des animaux ; qu'ils s'interdisaient l'ortie de mer et quelques autres animaux ; que du reste ils mangeaient de toute espèce de chair. » L'ortie de mer, ἀκαλέφη, est un poisson que l'on appelle, dans notre langue, urtica. Plutarque rapporte aussi, dans ses Symposiaques, que les pythagoriciens ne mangeaient pas indistinctement de toutes les sortes de poissons. Le même écrivain nous dit que Pythagore assurait qu'il avait vécu d'abord sous le nom d'Euphorbe, c'est ce que tout le monde sait; mais ce que l'on ignore assez généralement, c'est que, suivant Cléarque et Dicéarque, Pythagore disait avoir été ensuite Pyrandre, puis Calliclée, enfin une courtisane d'une grande beauté, dont le nom était Alcé.