Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/268

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put parler. C'est Hérodote qui raconte ce fait dans son Histoire. Il cite les premières paroles que prononça le fils de Crésus : « Sol- dat, ne tue pas Crésus ! » Un athlète samien, nommé Églès, après avoir été muet pendant longtemps, recouvra, dit-on, l'usage de la parole par une cause analogue. Un jour qu'une lutte devait avoir lieu pendant une cérémonie religieuse, il s'aperçut qu'il y avait de la mauvaise foi dans le tirage au sort qui règle l'ordre des combattants, et qu'on le trompait dans le rang qu'on lui as- signait ; il se précipite sur l'auteur de la fraude en lui disant à haute voix qu'il découvrait sa supercherie. Cet effort brisa le lien qui tenait sa langue captive, et, dès ce moment, il parla avec aisance et netteté.

X. Des argoments que les Grecs appellent àveid-cpioovTa, qui peuvent se retourner, mol que nous pouvons traduire en latin par reciproca, réciproques.

Parmi les arguments vicieux, le plus vicieux est celui que les Grecs appellent àvTCdtpeVov, qui peut se retourner, mot que plu- sieurs auteurs latins traduisent fort bien par recipromm. Voici en quoi il consiste : on peut le retourner contre celui qui s'en