Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XIV. Histoire racontée par Apion, surnommé Plistonicès, qui affirme avoir vu à Rome un lion et un esclave se reconnaître mutuellement.

Apion, surnommé Plistonicès, était un auteur rempli d’érudition, très-remarquable surtout par la variété de ses connaissances sur l’antiquité grecque. On estime assez généralement le recueil dans lequel il a consigné tout ce que l’Égypte offre de plus merveilleux dans ses monuments ou dans les traditions de ses habitants. Toutefois, dans le récit de ce qu’il a lu ou entendu dire, il est trop prolixe ; il se laisse trop entraîner à l’exagération par le désir de produire de l’effet ; car il aime beaucoup à faire parade de sa science. Mais le fait qu’il rapporte dans le cinquième livre de ses Égyptiaques, il ne l’a ni lu, ni entendu raconter ; il affirme l’avoir vu de ses propres yeux à Rome. « Un jour, dit-il, tout le peuple romain était assemblé dans le grand Cirque, où l’on devait donner le spectacle d’une chasse d’animaux ; me trouvant à Rome, j’allai au Cirque ; on voyait dans l’arène une foule d’animaux d’une grandeur prodigieuse et d’une férocité extraordinaire ; mais ce qu’on admirait surtout, c’était une troupe de lions énormes, parmi lesquels un entre tous, par