Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/283

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et qu'elle n'est autre.cliose que l'air frappé. Platon, au contraire, la croit incorporelle. D'après lui , la voix n'est point l'air frappé, mais le coup lui-même, la percussion produite dans l'air : « La voix n'est pas seulement la percussion de l'air , puisque le mou- vement du doigt frappe l'air et ne produit cependant aucun son; mais la percussion doit être vive et forte, et telle , qu'elle puisse être entendue. » Démocrite, et après lui Épicure, disent que la voix est composée de particules indivisibles, que c'est une sorte d'émanation d'atomes qui produisent le discours , pt^t^u J.oywv, pour me servir de leur expression. En recueillant dans les con- versations et dans les livres ces substilités des philosophes et autres semblables faites pour piquer la curiosité et pour charmer l'oisiveté, comprenant bien que ces sortes de connaissances n'of- frent aucun but solide, et ne peuvent contribuer au bonheur de la vie, je me rappelais avec plaisir ce vers du Néoptoléme d'Ennius :

Il est bon de philosopher quelquefois, mais non pas toujours.

XVI. De l'organe de la vue, et de la manière dont s'opère la vision. Les opinions des philosophes sont partagées sur le principe de