Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/360

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linguent par la propriété et la pureté de l'expression désignent par le mot levis l'homme que nous appelons maintenant vil et méprisable; ils ont pris levitas dans le sens de bassesse. Ils ap- pellent aussi nequam un homme de rien, de nulle valeur, que les Grecs appellent «awToç, perdu, ou àxoAa^Toç, déréglé, à^pcroç, inutile, axp-n<rroç, qui n*est bon à rien, xaxorpcTcoç, pervers, ^lapoç, scélérat. Pour trouver des exemples à l'appui de ce que j'avance, il n'est pas nécessaire de remonter à des ouvrages fort anciens; qu'on ouvre seulement la seconde Philippique de Cicéron. Lorsqu'il veut dépeindre les mœurs sordides et déré- glées de M. Antoine, qui, renfermé dans un cabaret, se gorgeait de vin jusqu'au soir, et sortait la tête enveloppée pour n'être pas reconnu; au moment où l'orateur se dispose à lui adresser d'au- tres reproches de ce genre, il dit : Videte hominis levitatem! voyez l'infamie de cet homme! comipe si ce seul mot suffisait pour exprimer tant de déshonneur. Plus loin, après avoir couvert d'opprobre les autres turpitudes de la vie d'Antoine, l'orateur ajoute, comme pour le flétrir par ce dernier terme : hominem nequam ! Nihil enim magis 'propne possum dicerey homme mé- prisable! car c'est bien là le nom qu'il mérite. Mais il me parait convenable de présenter la citation d'une manière complète : a Mais voyez l'ignominie de cet homme! Arrivé aux Roches