Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
26
AULU-GELLE


molle tunique. De là encore ces reproches honteux, flétrissants, de n’être homme qu’à moitié, et de souiller sa bouche d’infâmes turpitudes. Hortensius, le plus illustre des orateurs de son temps, si nous en exceptons M. Cicéron, essuya les mêmes railleries, les mêmes imputations. Une mise toujours soignée, des habits arrangés avec art, des gestes fréquents, une action étudiée et théâtrale, le firent souvent traiter d’histrion, en plein barreau. L. Torquatus, homme grossier et sans égards, parlant contre lui dans la cause de Sylla devant le plus auguste et le plus sévère des tribunaux, fit plus que l’appeler histrion ; il le traita de danseuse, lui donnant le nom de Dionysia, célèbre danseuse de cette époque. Hortensius, d’une voix douce et tranquille, lui répondit : « J’aime mieux être Dionysia, que d’être comme toi, Torquatus, grossier, étranger à Vénus et à Bacchus ».


VI. Passage d’un discours que Metélius Numidicus prononça devant le peuple, pendant sa censure, pour exhorter les citoyens au mariage. Pourquoi ce discours fut critiqué, et comment il a été défendu.


On lisait devant plusieurs hommes instruits le discours que Métellus Numidicus, homme grave et disert, prononça pendant