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II
NOTICE SUR AULU-GELLE


un bûcher aux jeux olympiques ; — immortalisé du reste par les railleries de Lucien qui, en sa personne, travestit le christianisme. À Athènes, encore, Aulu-Gelle entretint un commerce assidu avec Hérode Atticus. Rhéteur brillant, ancien maître de Marc-Aurèle, Hérode tenait à Athènes un rang élevé ; il recevait dans sa riche maison de Céphisia les Romains venus d’Athènes : plus affable sans doute et plus hospitalier envers les étrangers, ce qui se voit quelquefois, qu’il n’était facile et agréable à ses compatriotes avec lesquels il vécut en assez mauvaise intelligence. Peu de temps après son retour à Rome,— on ne sait à quelle époque il y revint, — Aulu-Gelle fut nommé, par les préteurs, centumvir ou juré en affaires civiles[1]. Jeune encore, il prit ses fonctions au sérieux : non-seulement il recherche avec empressement les livres qui traitent des devoirs du juge[2], mais encore, la première fois qu’il lui fallut rendre un jugement, se défiant de lui-même, il ajourne l’affaire[3] ; il quitte son tribunal et va, pour s’éclairer, consulter son ami le philosophe Favorinus[4]. Un peu plus tard, il fut choisi par les consuls pour juger extraordinairement pendant les calendes[5]. On peut croire que Aulu-Gelle exagère un peu ses occupations judiciaires, car où aurait-il trouvé le temps de tant lire et de tant compiler ?

  1. A prætoribus lectus in judices sum, ut judicia, quæ appellantur privata, susciperem homo… adolescens. Nuits Attiques, lib. XIV, C. 2.
  2. Libros utriusque linguæ, de officio judicis scriptos conquisivi. Id.
  3. Jussi igitur diem diffendi. Id.
  4. inde a subselliis pergo ire ad Favorinum Lib. XIV , C.2.
  5. Quum Romae a consulibus judex extra ordinem datus pronuntiare intra kalendas jussus essem. Lib. XII, C.13