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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


ont une expression plus significative et plus juste, c’est le mot ἐκεχειρία (Ἔχειν χεῖρας), retenir ses mains, suspension d’armes), dans lequel ils substituent à une lettre forte χ, une lettre plus douce х. Ce mot semble tiré de la nature même de la trêve : les hostilités cessent et les bras des soldats sont enchaînés. Au reste, le projet de Varron n’était pas de donner une définition rigoureuse, et de s’assujettir aux règles et à toutes les conditions de la définition. Il lui a paru suffisant d’expliquer la trêve par une de ces démonstrations que les Grecs appellent τύποι ὑπογραφαί (esquisses et description), plutôt que ὁριτμοί (définitions). Je cherche depuis longtemps quelle peut être l’étymologie du mot induciae (trêve). Parmi toutes celles que j’ai lues ou recueillies, je vais citer celle qui me paraît la plus vraisemblable.

Je pense que le mot induciae est formé de trois mots inde uti iam (après ce jour comme auparavant). En effet, la convention appelée trêve consiste à ne point combattre jusqu’à un certain jour fixé, à s’abstenir de toute hostilité de part et d’autre ; mais aussi on stipule qu’à partir de ce jour, tout se passera selon les lois de la guerre (Ex eo die postea uti iam omnia belli iure agantur). On détermine le jour jusqu’auquel toute hostilité sera suspendue, après lequel on reprendra les armes (Inde uti iam pu-