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Livre deuxième


I. De quelle manière le philosophe Socrate avait coutume d’exercer son corps à la patience. Constance d’âme de ce sage.

Parmi les travaux et les exercices volontaires par lesquels Socrate cherchait à s’aguerrir contre la souffrance, voici, dit-on, une des épreuves qu’il s’imposait : on prétend que souvent il restait debout, dans la même attitude, la nuit, le jour d’un soleil à l’autre, sans remuer les paupières ; immobile, à la même place, les regards dirigés vers le même point, plongé dans des pensées profondes, comme isolé de son corps par la méditation. Favorinus, parlant de la fermeté d’âme de ce sage, nous disait un jour, en rappelant ce fait : « Souvent Socrate restait dans la même position d’un soleil à l’autre ; immobile, plus droit qu’un tronc d’arbre. » Telle était aussi, dit-on, sa tempérance,