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VOYAGE D’UNE FEMME AU SPITZBERG.

subjugue ; c’est un assemblage étrange de hardiesses de maitre et de maladresses d’écolier : l’œuvre a de la puissance, un style sévère, une originalité franche, et l’on oublie, devant le génie du sculpteur qui flamboie de toutes parts, les roideurs et les gaucheries de l’exécution. Cette statue fut exécutée par un élève d’Albert Dürer.

Copenhague doit compter parmi les villes riches et savantes : elle renferme des collections précieuses de médailles, de bas-reliefs, de vases étrusques, et un muséum d’histoire naturelle très-renommé pour ses magnifiques coquilles.

Malgré les nombreux et terribles incendies qui la dévastèrent, Copenhague a un assez grand nombre d’édifices ; on me montra un beau monument du dix-septième siècle, qui porte à un de ses angles une tour formée de quatre bizarres et monstrueux lézards, dont les queues s’entremêlent en l’air. On me dit que c’était la Bourse. Je ne me serais jamais imaginé le temple de la finance et du mercantilisme sous cette physionomie féodale et fantastique. En revenant, je suis entrée dans l’église principale, je ne sais si les protestants disent cathédrale. Cette église est construite sur de grandes proportions, dans ce style correct et froid qui caractérise l’architecture réformée, elle a pour ornement les statues des douze apôtres en marbre blanc ; à l’extrémité se dresse le Christ debout et bénissant ; aux pieds du Sauveur s’incline, avec une grâce toute divine, une suave figure d’ange portant dans une coquille l’eau pure du baptême. Ces statues sont toutes de Thorwaldsen.

Voilà à peu près ce que j’ai vu à Copenhague, et