Page:Ausone - Œuvres complètes, trad Corpet, Tome II, 1843.djvu/113

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CENTON NUPTIAL.

Écoutez, et que vos esprits me prêtent une attention bienveillante, ô vous qui, signalés tous deux par le courage, tous deux par la gloire des armes, florissez tous deux, invincibles dans les combats : toi d’abord, car tu marches sous de plus puissants auspices, on n’en peut douter, vers ta haute destinée, et nul ne montra plus de justice, nul ne fut plus grand par sa piété, par ses exploits ni par ses armes ; toi, et après toi ton fils, autre espoir de la superbe Rome, fleur et vertu de nos anciens héros, le plus tendre objet de mes soins, lui qui a le nom de son ancêtre, mais l’âme et le bras de son père. Vous l’ordonnez, je chante : chacun trouve le prix de son œuvre dans le revers ou le succès. Exécuter vos ordres, voilà mon devoir.

Le Repas des noces.

Le jour désiré paraît, et pour l’heureux hyménée se rassemblent les mères, les pères, et les enfants sous les yeux de leurs parents. On prend place sur des tapis de pourpre. Des esclaves versent l’onde sur les mains des convives, chargent les corbeilles des dons préparés de Cérès, et apportent les grasses entrailles des animaux rôtis. Une longue suite de mets se succèdent : oiseaux et troupeaux s’y trouvent ; la chèvre vagabonde, le mouton, le chevreau pétulant, et le peuple des eaux, et le daim, et le cerf timide. Devant leurs yeux et sous leurs mains sont les fruits savoureux. La faim apaisée et l’appétit satisfait, on apporte de larges coupes, on verse la liqueur de Bacchus. Les chants sacrés résonnent. Les danseurs frappent la terre en cadence : on récite des vers. Le chantre de la Thrace, vêtu d’une longue robe, fait parler en nombres harmonieux les sept voix de la lyre. D’un autre côté la flûte fait entendre sa double mélodie.