Page:Ausone - Œuvres complètes, trad Corpet, Tome II, 1843.djvu/115

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Tous ensemble ils oublient leurs travaux : puis, quittant la table, ils se lèvent, et se répandent en foule dans les joyeuses galeries ; ils vont, ils viennent, peuple, pères, matrones, enfants : leurs voix roulent en éclats sous les vastes lambris. Les lustres pendent aux plafonds dorés.

Description de la sortie de l’épousée.

Enfin se montre celle qui est si digne de la sollicitude de Vénus : déjà mûre pour l’hymen et dans ses pleines années de puberté, elle a les traits et le maintien d’une vierge ; une vive rougeur colore ses joues et court sur son visage qu’elle enflamme. Son œil fixe étincelle, et brûle du regard. Toute la jeunesse, toutes les mères accourues en foule de leurs champs et de leurs demeures, admirent sa démarche et la blancheur de son pied qui effleure la terre, et sa chevelure qu’elle laisse flotter au gré des vents. Elle porte un vêtement que nuance un tissu d’or, parure de la Grecque Hélène. Telle la blonde Vénus aime à se découvrir aux yeux des Immortels, telle on la voit paraître : joyeuse, elle se dirige vers sa nouvelle famille et va s’asseoir sur un trône élevé.

Description de la sortie de l’époux.

D’un autre côté s’avance sous les hauts portiques le jeune époux dont un premier duvet ombrage à peine le visage. Il porte et la chlamyde brodée d’or où serpente en double méandre la bordure circulaire de pourpre de Mélibée, et la tunique que sa mère a tissue de fils d’or. Il a les traits, les épaules d’un dieu, et l’éclat de la jeunesse. Tel, baigné des eaux de l’Océan, Lucifer dresse vers le ciel son front sacré ; tel il paraît, levant le front