Page:Ausone - Œuvres complètes, trad Corpet, Tome II, 1843.djvu/47

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IDYLLES.

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IX. Prière du même, pour les calendes de janvier. Année commencée sous de favorables auspices, tu vois les heureux débuts du consulat d’Ausone. Découvre, soleil éternel, ton front resplendissant, et, avec plus d’éclat que jamais, épanouis tes rayons de pourpre et la bienfaisante clarté des feux de ton aurore. Année , mère des événements que tu déroules depuis le mois de Janus au double front jusqu’aux derniers jours de décembre glacés par l’hiver, viens, année nouvelle, viens contempler les fêtes du vieux Janus. Parcours tes voies accoutumées, les douze stades de ta carrière, variés d’autant de signes qui se partagent également les saisons, et achève ton cours emporté par une rotation perpétuelle. Roule entraînée sur les pentes du ciel ; que Phébus avec ordre accomplisse sa tâche, en nous ramenant les jours de diverse durée, et renaisse avec de nouvelles clartés au départ de l’hiver. Ainsi, après les trente révolutions successives de chacun dos mois, reparaîtra le croissant de la lune, et ta main tournera le cercle des levers et des couchers du jour, contenant dans chacun des signes le cours régulier du soleil.


X. La Moselle d’Ausone.


J’avais traversé sous un ciel nébuleux la Nava rapide, et j’avais admiré, les nouveaux remparts ajoutés à cette bourgade antique, où les revers de la Gaule balancèrent un jour les désastres de Cannes, où gisent à l’abandon, dans la plaine, des bataillons que nul n’a pleurés. De là, suivant à travers des forêts sauvages un chemin solitaire, où nulle trace de culture humaine ne s’offrit à mes yeux, je dépasse Dumnissus, au sol aride et partout altéré, les Tabernes qu’arrose une source intarissable, et les champs