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Page:Austen - Emma.djvu/205

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FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

du 23 juillet 1910 [35]




EMMA


par Jane Austen


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Traduction de M. PIERRE DE PULIGA


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Il fut remercié avec chaleur par la mère et la fille ; pour échapper aux actions de grâces de cette dernière, il se réfugia près du piano où Mlle Fairfax était toujours assise et la pria de jouer encore.

— Si vous voulez être très bonne, dit-il, ce sera une des valses d’hier soir. Vous n’avez pas paru prendre à la danse autant de plaisir que moi ; vous étiez sans doute fatiguée. Je vous soupçonne de vous être réjouie de la fin prématurée de la sauterie, mais moi j’aurais donné un monde pour la prolonger d’une demi-heure.

Quand elle eut terminé, il reprit :

— Quelle joie, de réentendre un air auquel un bonheur est associé. Si je ne me trompe, nous avons dansé à Weymouth cette même valse ?

Elle leva les yeux vers lui, rougit et se remit à jouer. Il prit sur la chaise qui se trouvait près du piano plusieurs morceaux de musique et, se tournant vers Emma, il dit :

— Connaissez-vous cet auteur : Cramer ? Voici une récente série de mélodies irlandaises :


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